mercredi 20 octobre 2010

BPLUS DEMANDE AUX PARTIS DE REPRENDRE LES NÉGOCIATIONS SUR BASE DE LA NOTE « DE WEVER »

BPLUS est partisan d’une réforme de l'État équilibrée. Nous acceptons d’avantage d’autonomie pour les Régions et les Communautés (notamment dans les domaines ayant trait à l’impôt des personnes physiques et au marché de l’emploi), une responsabilisation fiscale accrue et, évidemment, la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, moyennant la mise en place d’une circonscription électorale nationale.

Néanmoins, la note De Wever va trop loin dans la régionalisation des compétences. C’est d’abord le cas des allocations familiales, un domaine qui fonctionne bien et où il n’y a pas de tensions communautaires. C’est aussi celui de la coopération au développement, un secteur où presque tous les experts sont d’accord pour dire que le niveau fédéral est le plus pertinent. Il convient en outre de vérifier de plus près si le financement à long terme de l’Etat fédéral est assuré. Enfin, les acteurs de terrains (associations de magistrats ou d’avocats) doivent être consultés avant qu’une grande partie de la justice ne soit régionalisée.

Ceci étant dit, BPLUS accepte la note De Wever comme un texte de base pour les négociations à condition qu’il soit amendé et amélioré.

Nous appelons dès lors tous les responsables politiques concernés du Nord comme du Sud du pays à se remettre à la table des négociations. De nouvelles élections n’arrangeraient rien et les électeurs se sont de surcroit déjà exprimés en juin dernier. Avec, à la clé, un message clair : ils veulent une nouvelle Belgique et non la fin du pays ou le blocage permanent. Il est vrai que les modalités de la réforme divergent fortement. Mais il convient de distinguer l’essentiel de l’accessoire. Nous demandons donc solennellement aux représentants du peuple de se comporter en hommes et femmes d’État et de respecter le mandat qui leur a été donné afin de construire une Belgique réformée en mettant de côté les querelles personnelles et les jeux politiciens.

dimanche 17 octobre 2010

Une vérité qui dérange.

Les négociations politiques en vue de la formation du prochain gouvernement fédéral et d’un accord sur une réforme de l’Etat semblent plus compromises que jamais et plus aucun commentateur avisé n’ose pronostiquer une issue favorable. Malgré ce pessimisme ambiant qui dure maintenant depuis environ quatre mois, il reste un acteur déterminant qui souhaite encore mordicus un avenir pour ce pays : nos concitoyens. En effet, cela fait deux semaines que tous les médias, au Nord comme au Sud de la frontière linguistique, les sondent au sujet du futur de la Belgique et les chiffres restent invariablement les mêmes : autour de 15% de séparatistes en Flandre, autour de 3% à Bruxelles et autour de 5% en Wallonie. L’écrasante majorité des habitants de ce pays se prononce donc en faveur de son unité et, ce, depuis des décennies. C’est un fait tout à fait remarquable qui est très peu commenté, voire même parfois dénigré si l’on prend en compte l’acharnement médiatique avec lequel on essaye de vendre le concept de « Plan B » ou de « Fédération Wallonie-Bruxelles » aux Francophones ; ou d’indépendance flamande aux Néerlandophones. Ces théories, qui ne semblent intéresser que peu de Belges, font toutefois la Une des journaux et des plateaux de télévision depuis au moins trois ans. On serait même tenté de conclure qu’on cherche davantage à monter les citoyens les uns contre les autres et que cette envie de « vivre ensemble » ne correspond pas à une certaine volonté politico-médiatique. On conçoit bien que c’est sans doute aller un peu vite en besogne mais on ne peut s’empêcher de penser que le résultat de ces enquêtes d’opinion à répétition constitue une « vérité qui dérange » pour certains, sur laquelle ils préfèrent fermer sciemment les yeux.

C’est certainement le cas pour les nationalistes flamands, le noyau dur de la N-VA en tête, qui martèlent depuis des années que la Belgique n’a plus de valeur ajoutée, que ce que font les Flamands seuls, ils le font mieux ou encore que le système fédéral ne marche plus car les responsables politiques n’arrivent plus à s’entendre. Ce dernier argument est le plus pervers car si certains acteurs refusent de faire fonctionner notre système politique afin de démontrer qu’il est bloqué, on ne sortira forcément jamais de l’impasse, sauf via la séparation. C’est d’ailleurs ce type de double-jeu qu’est suspectée de pratiquer la N-VA, qui est tout à fait consciente du fait que la plupart de ses électeurs n’est pas séparatiste. Pour preuve, Bart De Wever a éludé au maximum d’employer cet adjectif durant la dernière campagne électorale, même s’il fait partie intégrante de son programme.
Les médias du Nord du pays ont par ailleurs souvent embrayé sur ces thématiques et ces clichés. Même s’il ne faut pas généraliser, il est assez évident que le courant de pensée dominant la plupart des journaux et des faiseurs d’opinion en Flandre est celui réclamant toujours moins de Belgique ou toujours plus de Flandre, c’est selon. Ne nous méprenons-pas, notre pays a besoin d’une réforme de l’Etat octroyant davantage de responsabilisation et d’autonomie aux Régions, mais faut-il pour autant minimiser toutes les initiatives visant à rapprocher Francophones et Flamands, voire les passer sous silence ?

Les tendances de fond du côté francophone sont sans doute plus partagées mais il est indéniable que les dernières semaines ont vu fleurir dans la presse des scénari détaillés de Belgique résiduelle et des déclarations enflammées de responsables wallons menaçant de larguer la Flandre si nécessaire. Musculation pré-électorale, démonstration d’ego ou tactique de négociation ? Difficile à dire mais les médias ont en tout cas rapidement emboité le pas. A force de « jouer à se faire peur » et d’évoquer le pire, on risque de créer un vent d’inquiétude, voire de panique, dans la population, alors que, on le répète, celle-ci ne veut rien entendre de ces plans d’action post-Belgique.

L’objectif ici n’est pas d’alimenter une quelconque théorie du complot mais bien de poser plusieurs constats, dont celui voulant que les idées défendant l’unité du pays ou une main tendue d’une Communauté vers une autre n’aient pas la cote actuellement alors qu’elles sont plébiscitées par les populations des trois Régions du pays. De plus, l’honnêteté intellectuelle nous oblige à reconnaître que nous sommes tous coupables de cet état de fait : les citoyens, qui ne font entendre leur voix que via sondages interposés ; les médias, qui tombent trop facilement dans le sensationnalisme et nos élus, qui ont du mal à sortir de l’affrontement binaire d’une Communauté face à l’autre. Afin d’arrêter ce cercle vicieux, il faudrait une forte mobilisation populaire, peu fréquente dans nos contrées quand il s’agit de sujets politiques ou que cette « vérité qui dérange » soit révélée au plus grand nombre. Imaginons en effet un Al Gore à la belge qui sillonnerait l’ensemble des centres cultures du pays dans le but de démontrer la plus-value économique et sociale de la Belgique pour l’ensemble de ses habitants, de mettre en lumière l’absurdité de certains de nos désaccords communautaires et de prouver à quel point nos concitoyens tiennent au maintien d’un cadre belge, pourvu qu’il fonctionne. Rien d’émotionnel donc, mais uniquement des faits, des chiffres et des enquêtes scientifiques. Utopique dans le contexte actuel ? Peut-être. Techniquement réalisable ? Certainement. En tout cas, l’appel à candidatures vient d’être lancé…

lundi 11 octobre 2010

Merci Europe1!

La journaliste Isabelle Ory, qui avait passé la journée du 26 septembre dernier avec nous à St Trond, a réalisé un très bon reportage sur le Festival d'humour wallon en Flandre organisé par BPlus. Sans complaisance aucune, le sujet est équilibré, présente les faits et décrit bien l'ambiance qui régnait à St Trond ce jour-là.

On a même droit à une partie du speech de Paul Magnette lorsqu'il reçoit le Prix du courage politique 2010: "On a développé un génie de la crise politique..." A écouter! Avec aussi des interviews de Stefan Cuvelier, Alex Vizorek et Bert Kruismans...

Voici le lien: http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Carnets-du-monde/Sons/Carnets-du-monde-10-10-10-286382/ (de 1.15 à 9.15)

dimanche 10 octobre 2010

BPlus conforté par les enquêtes d'opinion!

Comme vous le savez, les négociations sur la prochaine réforme de l'Etat et la formation d'un gouvernement fédéral s'enlisent de plus en plus et personne ne semble entrevoir de fin à la crise actuelle. BPlus est évidemment très concerné par ce blocage qui pèse sur le moral de l'ensemble de nos concitoyens et rend tout message en faveur de l'entente communautaire inaudible dans le concert médiatique actuel. Pour preuve, le remise du Prix du courage politique 2010 (décerné à Els Ampe et Paul Magnette) et le 1er Festival d'humour wallon en Flandre (avec de très grands artistes wallons venus s'exprimer en néerlandais!) qui se sont déroulés à St Trond le 26 septembre dernier n'ont eu aucun écho dans la presse néerlandophone, à notre plus grand regret.

La détermination de BPlus à se battre en faveur d'un modèle fédéral rénové et respecteux de chaque Communauté et Région reste cependant intacte. Nous allons redoubler d'efforts pour faire entendre notre message dans ces moments cruciaux pour l'avenir de notre pays et comptons sur l'ensemble de nos membres et sympathisants pour nous rejoindre dans cet effort commun.

Par ailleurs, nous restons plus que jamais convaincus que la grande majorité des Flamands, des Wallons et des Bruxellois veulent continuer à vivre dans un cadre belge, comme le montrent tous les sondages récents (Le Soir, VRT, La Libre ou De Standaard), sans exception.
C'est la seule vraie bonne nouvelle de ces derniers mois sur le front politico-médiatique et, sans surprise, elle vient de la part de nos concitoyens. En effet, ils ont 88% à souhaiter le maintien de la maison Belgique (82% si on ne prend que la Flandre) et le nombre de séparatistes n'a donc quasi pas évolué en 20 ans. C'est un véritable plébiscite qui met à mal de nombreux clichés trop souvent véhiculés par les médias: les Francophones seraient demandeurs d'un plan B ou les Flamands partisans de la séparation du pays.

BPlus souhaite que cette écrasante majorité silencieuse soit entendue par les négociateurs et notre mouvement fera tout pour porter leur message sur le devant de la scène.